Niger / CEDEAO -
La CEDEAO prend acte de la «fin légale» du mandat du président Tandja
Par RFI
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a estimé mardi que le 22 décembre 2009 sanctionne « la fin légale » du mandat du président Tandja. L’opposition a dénié toute légitimité au président. Une grève générale était « largement suivie » dans le secteur public, selon les syndicats, qui demandent des augmentations de salaires.
Pour l'instant, les deux délégations bloquent toujours sur l'ordre du jour, l'opposition demandant expressément d'aborder la remise à plat des institutions, le pouvoir estimant pour sa part qu'il n'y a pas de crise institutionnelle au Niger.
A Niamey, mardi matin l'opposition a estimé, dans une déclaration, que le président Tandja se maintient désormais au pouvoir de façon « illégale et illégitime ». Mais faisant fi de toutes ses critiques, dimanche soir le président Tandja, dans une allocution à la télévision nationale en langue haoussa, a appelé les Nigériens au travail et à poursuivre l'oeuvre entamée le 4 août dernier.
Grève générale « largement suivie » dans le secteur public, selon les syndicats
Dans un communiqué signé d'Abuja mardi 22 décembre 2009, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest « prend acte du fait que le 22 décembre 2009 sanctionne la fin légale du mandat » du président Mamadou Tandja.
La CEDEAO est ainsi cohérente avec ses prises de positions antérieures. L'institution, tout comme l'UE ou encore les Etats-Unis ne reconnaissent pas les nouvelles institutions issues du référendum du 4 août dernier.
Selon un diplomate joint à Abuja, ce communiqué sous-entend que la CEDEAO ne reconnaît plus constitutionnellement le président Tandja comme chef d'Etat. C'est, selon ce diplomate, un nouveau moyen de pression sur le pouvoir nigérien pour l'obliger à s'impliquer le plus sérieusement dans le dialogue politique qui s'est ouvert lundi matin à Niamey avec l'opposition.
Les sept centrales syndicales du Niger, qui ont appelé lundi à la grève exigent une nouvelle fois des augmentations de 50% des salaires et une baisse de 50% des impôts sur les revenus. Revendications réalistes ou pas ? En tout cas, tous les travailleurs se sentent concernés par la crise politique au Niger née de la prolongation du mandat du président Tandja car ils craignent notamment les retombées de la suspension de l'aide internationale.

Mamadou Tandja.
(Photo : Christine Muratet / RFI)