Bonjour à tout le monde.
J'ai le plaisir de vous présenter le plan de travail que probablement nous confierons d'ici la semaine prochaine aux étudiants désireux de nous appuyer dans le domaine de l'identité Massa durant les congés scolaires. Vos critiques sont les bienvenues. Dans le même ordre d'idées, nous tiendrons dans un avenir très proche une réunion pour mettre en place le comité scientique, comme promis. Je me ferai le devoir de rencontrer certaines personnes avant de décider. Je vous prierai d'apporter toutes vos contributions pour le succès parfait de notre entreprise socioculturelle.
A PLUS
GABRIEL HAÏPAM
96128880
PLAN DE MONOGRAPHIE
I. LE MILIEU CLANIQUE
1- LE CLAN. — Plan du territoire : Histoire ancienne, villages, familles, voies d’accès, services publiques et privés, Nombre d’habitants, croyances religieuses traditionnelles et leurs origines, fêtes et rites traditionnels, rapports avec les religions étrangères (Islam, Christianisme), Histoire de l’esclavage et meneurs du clan, gestion du clan, les chefs traditionnels, le canton, associations culturelles et de développement, Rôle des ONG et leurs domaines de compétence, etc.…
2- LES VILLAGES. — Plan des villages, Histoire ancienne, nombre de familles, nombres de ménages, Date de création, agrandissement, moyennes de natalités et de mortalités annuelles et causes, taux de scolarité, etc.
3- ECOLES DU CENTRE. — Ecoles primaires, lycées, collèges, cours professionnels, etc.
II. LE RELIEF
FAIRE LES OBSERVATIONS DU HAUT D'UNE COLLINE, SI POSSIBLE
1- SITUATION DE LA LOCALITE où se trouve le clan, exposition. La commune : superficie, situation par rapport aux voies de communication, situation par rapport aux régions naturelles (Hauts Plateaux, Sahara, plaines, montagnes, vallées, côtes, etc.)
2- CE QUE L'ON VOIT AU LOIN : plaines, vallons, collines, montagnes, fermes et villages, etc.
3- ORIENTER LA CARTE, identifier les accidents du terrain sur la carte. Toujours d’après la carte : latitude, longitude, altitudes extrêmes de la commune. Distances des centres les plus proches, etc.
4- DESSINER un croquis panoramique, face au paysage, etc.
5- AU VILLAGE : établissement d’une carte. Réaliser en relief une reproduction de la contrée, etc.
6- ROCHES CONSTITUANT LE SOUS-SOL : visite de carrières pouvant montrer les couches de roches ou leurs bouleversements, leurs failles. Collections de roches, de fossiles. EXPERIMENTATION : léger arrosage de la carte en relief du jardin, étudier les effets de l’érosion. Application : déboisement dans la région, causes; importance, conséquences. Comment lutter : labours transversaux, cordons de pierres, plantations, etc.
III. — CLIMAT ET VEGETAT1ON NATURELLE
l- OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES QUOTIDIENNES : noter la température, la pression de l'air, la quantité d’eau tombée. Etablissement de graphiques mensuels et annuels, etc.
2- RAPPORTS ENTRE LE TEMPS ET LES OCCUPATIONS DES HOMMES : soleil, nuages, pluies,
Calendrier des saisons, des productions et des travaux agricoles, etc.
3- VENTS : variation, rapport de leur direction dominante avec les pluies, etc.
4- PREVISION DU TEMPS : constatation des relations entre température, pluies, pressions, vents et essais de prévision du temps pour les journées suivantes en s'aidant de l’observation du ciel, etc.
5- PROTECTION DES CULTURES contre le vent, l'humidité ou la sécheresse, protection des forêts contre l’incendie, etc.
6- LA VEGETATION : son rapport avec le sol, le climat; principaux arbres de la région, etc.
7- FAUNE : animaux les plus répandus, oiseaux migrateurs : dates d'arrivée, de départ, en rapport avec le climat. – Insectes, etc.
8 — COULIS D'EAU. SUIVRE D’AMONT VERS L'AVAL LE COURS D'UN FLEUVE, rivière, etc.
OBSERVER : petites chutes, rapides, eaux calmes; construire un petit barrage. ETUDIER SUR LES BERGES : les effets de l'érosion, le dépôt d'alluvions. DANS LE VALLON : matériaux du sol (sables, argiles, calcaires, schistes) ; Recueillir des roches pour la collection. Fertilité. Relations entre la nature du sol, les pentes, le déboisement et l'érosion, etc.
Observation d'un pont. AU DEBOUCHE DU VALLON : méandres dans la plaine ; rives convexes, concaves. Affluents, confluents, s'il y a lieu, etc.
9- SUR LA CARTE OU LE CADASTRE, cours du fleuve, délimiter Ie bassin de ses eaux, etc.
10- REGIME DE LA RIVIERE SUIVANT LES SAISONS : utilisation pour l'irrigation, dates des crues, des basses eaux, etc.
11- RECHERCHER. Quels sont les autres fleuves de la commune, les sources, les puits importants, leur débit. EXPERIMENTATION : étudier sur une faible pente le travail d'un mince filet d'eau coulant durant un jour (tuyau adapté à un robinet), etc.
IV- GEOGRAPHIE HUMAINE
I- LA POPULATION : statistique des naissances, des mariages, des décès, accroissement ou diminution de la population, causes; émigration ou immigration saisonnière ou définitive, causes. Rôle des femmes dans la société. Rapports inter claniques et interethniques, etc.
2- ENQUETES-PROMENADES. — La vieille ville, les monuments, le musée, ce que l’on sait sur la préhistoire, Observations faites si possible sur les vestiges. Les conquêtes: arabe, allemande, française. Origine des habitants actuels, les étrangers, leur nombre, raison de leur venue, leur assimilation, les langues parlées dans les foyers, rapports inter claniques et interethniques, etc.
3- CREATION DU CENTRE origine de son nom, étapes de son développement à travers l’histoire. Ce qui le caractérise : ville, gros bourg rural, ou industriel, village, hameau. Extension probable. Description des différents quartiers, de leurs activités. Monuments, églises, synagogues, mosquées. Problème du ravitaillement, provenance de l’eau potable, du gaz, de l'électricité, réglementation de la circulation, etc.
4- LES MAISONS : leur agglomération ou leur dispersion. Physionomie propre de la localité : établie dans un vallon, allongée au bord d’une route, à cheval sur un carrefour, étagée au flanc d’une colline. Maisons isolées ou en blocs ou à plusieurs corps de bâtiments (Saré), étages, toits, terrasses, exposition, disposition, éclairage. Procédés de construction, style, plan de quelques types, matériaux, confort, modes de chauffage. Mobilier, style, etc.
5- ETAT SANITAIRE : docteur, pharmacien. Hôpital, clinique. — Bains douche, Salubrité. Epidémies, causes, améliorations souhaitables : égouts, eau courante, taudis. Alcoolisme, etc.
6- MOEURS ET COUTUMES nourriture, base de l’alimentation, plats régionaux, ustensiles de cuisine particuliers au pays. Costumes, Coiffures, chaussures. Langues parlées ou en voie de disparition, s'il y a lieu. Fêtes : description de mariages, baptêmes, enterrements, dans les différents cultes. Traditions, distractions, jeux (sociétés sportives), chants (sociétés musicales), etc.
V — L’AGRICULTURE ET L’ ELEVAGE ET PECHE.
1- DIFFERENTES CULTURES leur répartition, proportions en céréales, vigne, arbres fruitiers, jardins, celles qui naissent, celles qui disparaissent. Importance de la production, consommation locale, vente à l’extérieur, etc.
2- PROCEDES DE CULTURE : traction animale, mécanique, machines agricoles, engrais, amendements, assolements, jachères. Répercussions sur le rendement, la main-d’œuvre, etc.
3- ETENDUES DES FERMES, MODES D'EXPLOITATION : propriétaires, fermiers, métayers, Utilisation des biens communaux. Ecoles spéciales, salaires, niveau de vie des ouvriers, etc.
4- ENQUETES PROMENADES : visites et descriptions de fermes, caves, rendement des cultures, comparaisons avec les techniques indigènes, améliorations souhaitables. Description des labours, semailles, vendanges, cueillette des fruits, etc. Exploitation forestière, etc.
5- L' ELEVAGE. — Espèces importantes : volailles, bétail, bêtes de trait, de boucherie. Procédés d’élevage : à l'étable, aux champs, transhumance. Produits de l'élevage : lait, beurre, œufs, etc.
6- PECHE : petite pêche près de la côte, pêche au loin. Relations entre la profondeur (courbes de niveau sous marines) et les lieux de pêche : zones poissonneuses. Origine des pêcheurs, écoulement des produits, etc.
7- ENQUETES PROMENADES. La pratique de la pêche: engins, utilisation. Lignes de fond, lignes dormantes (palangres), filets (sennes, chaluts). Barques, chalutiers, heures, saisons favorables, etc.
8- LE PORT DE PECHE : importance, particularités, les sociétés de pêche. POISSONS : espèces : crustacés, mollusques, etc.
VI- INDUSTRIE ET COMMERCE
1- ARTISANS : différentes professions, répartition, celles qui se créent, celles qui disparaissent.
Outillage des artisans locaux. Renaissance de l'industrie massa : efforts de l'administration, rôle des villages, des expositions, les différents marchés, les jours de marchés durant la semaine, etc.
2- ENQUETES PROMENADES : productions du sous-sol, mines de fer, phosphates. Carrières : pierre à chaux, pierre à bâtir, gypse... emplacement, historique, rendement, etc.
Visite d'usines : rizicultures, distilleries, filatures, ateliers d'artisans, usines à chaux, à ciments, à plâtre, usines et gaz, électriques. Evolution de ces industries, des techniques, destination, écoulement des produits, etc.
3- PRINCIPAUX COMMERÇANTS : nature du commerce, ce qu’on achète et ce qu’on vend d’où viennent les produits importés, où vont les produits exportés. Quantités. Foires et marchés de la localité et des centres voisins. Avantages ou inconvénients pour la localité, etc.
VII- LES VOIES DE COMMUNICATION.
1- ROUTES (TYPES) : camions, cars, gares, courants de circulation des marchandises, des voyageurs. Poste, télégraphe, téléphone, douane, banque, etc.
2- ENQUETES PROMENADES. -- Routes : description des installations et de l'outillage, plan. —
GARE : description, plan, entrepôts, une banque, une maison de commerce, une imprimerie, la
Douane, la Poste, etc.
VIII- ADMINISTRATION.
1- AUTORITES LOCALES OU ADMINISTRATION :
Création et historique, Préfet, Sous-préfet, Chef de district, Maire, Administrateur, Adjoint spécial, Conseil municipal, Chef de Canton, Chefs de villages, etc.
2- AUTRES PERSONNALITES : juge, commissaire de police, chef de gendarmerie, receveur des Postes, receveur des Contributions, notaire, huissier, etc.
3- Place et rôle des élites intérieures et extérieures. Procéder au dénombrement des élites et les fonctions qu’elles occupent en vue de dégager leurs œuvres dans le cadre du développement de l’Arrondissement, etc.
IX- CONTES ET LEGENDES DU CLAN
Recenser les contes et légendes du Clan, etc.
CONCLUSION :
Avenir de la localité, son importance pour le département, pour le Cameroun, etc.
Adage: L'Union fait la force.
En effet, dans un monde qui connaît des transformations rapides et où les
bouleversements culturels, politiques, économiques et sociaux remettent en cause
les modes de vie traditionnels, l'éducation a un rôle majeur à jouer pour
promouvoir la cohésion sociale et la coexistence pacifique par des programmes
encourageant le dialogue entre étudiants de différentes cultures, croyances et
religions. Ainsi, l'éducation peut apporter une contribution importante et
significative à des sociétés durables et tolérantes. L'éducation interculturelle
est une réponse à un défi, celui de dispenser une éducation de qualité pour
tous. Elle s'inscrit dans la perspective ouverte par la Déclaration universelle
des droits de l'homme (1948) :
« L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et
au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les
nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des
activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. »
La mission de l'UNESCO dans le domaine de l'éducation consiste à guider la
politique éducative dans le monde entier, avec l'objectif de réaliser
l'enseignement primaire universel pour tous d'ici à l'année 2015. Cependant, le
concept d'universalité est mouvant et complexe. La gouvernabilité de sociétés
démocratiques pluralistes dépend de plus en plus de la capacité pour les
gouvernements de faire prévaloir l'équité dans la vie publique et sociale et
d'éduquer des citoyens qui soient ouverts au dialogue interculturel et tolérants
de leurs modes d'existence et de pensée respectifs.
INTRODUCTION GENERALE
Considérée à tort ou à raison, la question identitaire constitue l'une des
thématiques les plus essentiellement préoccupantes de la vie des êtres humains
pris dans leur propre univers maternel. Le concept d'identité renvoie à ce qui
est singulier à un homme dans tous les domaines de la vie culturelle, sociale,
familiale et même nationale, en corrélation d'avec les sujets d'un même milieu.
Ainsi, pourrions-nous rencontrer les déclarations du genre : Chez nous on ne
fait pas ceci, on ne mange pas le lièvre, la tortue. Chez nous, c'est interdit
de regarder le vieux en face. Chez nous, on ne danse pas en désordre. Il y a
donc un chez nous particulièrement particulier qui l'oppose à d'autres
personnes. En plus, il y a le système alimentaire, la danse, les relations
jeunes et vieux et partant homme et femme, pour ne citer que ceux-là.
Tout Camerounais s'identifie au pays par une identité citoyenne en obtenant
une carte nationale d'identité. Dès l'enseignement de base, nous avons eu à
faire à des termes comme Etat, Nation, Patrie, parce que ce sont les éléments de
notre vécu quotidien. L'identité peut donc renvoyer au vécu quotidien. Ici
tombent les considérations d'ordres régionales, tribales, ethniques, et
religieuses. Pas qu'elles sont foulées aux pieds, elles ont leur place sans
laquelle il n' y aurait pas une intégration nationale. Seulement, elles sont
devenues une et même chose par incarnation. Vu sous cet angle, tout ennemi qui
se forgerait contre un seul Camerounais serait en train de défier tous les
Camerounais. Mon ennemi c'est votre ennemi si vous avez une identité
Camerounaise, que je sois de l'Est, de l'Ouest, du Nord ou du Sud. Nous sommes
un et même peuple. La honte d'un fait la honte de tous. Ce n'est qu'à ce prix
que nous parlerons d'une identité Camerounaise. Les particularités et les
singularités tombent au profit de tous les membres de l'ensemble Cameroun.
Le Président de la république, Chef de l'Etat en tant que
constitutionnellement apte à incarner l'unité du pays et à dégager la politique
générale de la Nation, parce qu'il est le représentant du peuple devrait nommer
ses représentants en toute quiétude. Lui et ses représentants au gouvernement
(Premier Ministre, Ministre, Secrétaires d'Etat, etc.) ont droit à notre
soutien. Qui tenterait de se lever contre le Président de la république en
dehors du suffrage universel, viole la vie des membres de son gouvernement. Et,
vice-versa. Personne ne peut donc en réalité me prouver qu'il aime le Président
s'il n'a le même amour pour tous les autres membres de son gouvernement. Ils ont
en réalité une identité au pouvoir et travaillent pour la même cause. Qui aime
la première dame, doit aimer son époux et ses enfants. Identité familiale !
Entrons dans le domaine religieux. Tout religieux possède une identité à sa
confession religieuse, qui témoigne de son appartenance en tant que partie
intégrante de l'ensemble. Ainsi, tout catholique a une appartenance,
c'est-à-dire une identité à l'Eglise Catholique. Parce qu'il est convaincu du
système dogmatique voire sectaire de sa dénomination, il devient concerné par
tout ce qui concerne cette église. Il faut signaler que le mot secte concerne
tous types de groupes de quelques genres que ce soient qui confessent et
soutiennent un ensemble d'idéologies ou de croyances communes. Et si une
personne étrangère au système se décide de retrouver un catholique ou une
communauté catholique, alors ce qu'il aurait à faire prioritairement, c'est d'en
saisir ses credo. Ainsi, si j'arrive quelque part et que je vienne à trouver un
groupe de personnes en prières, la seule chose qui risque me convaincre qu'il
s'agit bel et bien d'un groupe confessionnel catholique, c'est la prière : je
vous salue Marie pleine de grâce.... En ce moment, je vais me trouver interdit
de demander leur appartenance identitaire. Pour moi, c'est un groupe catholique.
Chez les Témoins de Jéhovah, je vais m'attendre à retrouver le nom Jéhovah
tout au long de la lecture de la Bible ou alors dans la prédication. J'aurais su
qu'il s'agit des Témoins. Pour trouver les musulmans, Les éléments qui
pourraient me guider ce sont d'une part l'insigne de la lune au-dessus de la
mosquée, et d'autre part le nom Allah.
Il en est de même des protestants, des pentecôtistes et de toutes autres sectes.
Parler d'identité renvoie notoirement à l'existence d'une mémoire
collective en ce sens qu'elle s'arrache et s'établit par l'action de toutes les
composantes socioculturelles, politiques et économiques. Ainsi, tout peuple
qu'il le veuille ou pas est inscrit dans un canevas de mémoire collective, une
cartographie physique et spirituelle qui l'entraîne, un destin commun dont la
trame et les interprétations se focalisent et se combinent dans l'être. Un
peuple est un corpus non seulement suivant son rapport au temps passé, mais
aussi à l'espace et aux idéologies du présent. Ce sont ces deux paramètres qui
nous permettront de nous identifier au futur. Parce que nous ne le maîtrisons
pas, il nous revient de le prévoir pour la bonne cause de la génération future.
Le mariage de la mémoire collective à l'histoire devrait donner naissance à une
identité précise. C'est aussi parce qu'un fils demeure un fils même en cas de
divorce entre ses parents, qu'il y a un lien spirituel qui tient la nature de
l'homme. La mémoire collective a une relation à l'oubli, mais l'histoire reste
et demeure malgré les guerres, les discordes et la mort. Elles sont même les
attributs de l'histoire, car il n'y a pas une histoire sans guerre. La presque
totalité des peuples ont eu un rapport à la guerre pour ériger leur identité.
Voici donc à quoi ressemble ce concept simple mais très vaste que personne
ne saurait définir dans toutes ses coutures. Elle est plus ancienne que le monde
pourrait-on dire. Il est donc de bon ton qu'on se penche sur la thématique de
l'identité Massa parce que ce peuple épars et complexe doit pouvoir saisir ses
origines, ses us et coutumes, sa culture, sa civilisation, j'allais dire son
passé historique et son présent pour se projeter dans le futur. L'histoire ce
n'est plus seulement la connaissance du passé basé sur les écrits, cette
définition honteuse et calomnieuse. L'histoire c'est l'ensemble de la vie d'un
peuple au siècle des siècles.
PROBLEMATIQUE:
Au lieu d'être une source de rejet, de conflit, voire de marginalisation
tant au niveau de la distribution des fonctions administratives qu'au niveau de
la circulation des biens et services, la diversité ethnoculturelle est un
facteur certain de force, de paix et de développement sociopolitique.
LES SOURCES PROFONDES
1/ Sources écrites endogènes.
Nous porterons une attention toute particulière aux différents travaux
ethnologiques, archéologiques et sociolinguistiques qui ont été menés avec
succès par d'éminentes personnalités de la recherche occidentale. Elles ont
œuvré sans relâche en nous laissant des pages très convoitées de leur histoire.
Nous leur serons à jamais très reconnaissants. Je cite entre autres Ugor de
GARINE, Françoise DUMAS-Champion, José Luis Ferrer, Amadéo de Dominici et
Antonino Mélis. Nous aurons une pensée très nourrie vers nos aînés Massa comme
nous, qui se sont investis dans ce domaine à l'instar de Jean Pahaï et Domo. A
part ces quelques travaux, faut-il peut-être le préciser, les sociétés
Africaines n'ont pas développées l'écriture qui aurait pu leur permettre d'avoir
une documentation écrite abondante de type classique, utile à l'historiographie
du continent. Les documents écrits endogènes constituent donc une exception dans
l'historiographie africaine entre le 15e siècle et le 19e siècle. A l'exception
de l'écriture Arabe (guèze) et le Bamoun, les autres systèmes d'écritures
étaient assez frustres et capable de développer une pensée abstraite. Les
africains se sont donc rabattus sur l'écriture Arabe et l'alphabet latin, ce qui
a permis à certains peuples comme les sociétés islamisées de laisser de nombreux
manuscrits. On peut à ce propos citer les peuples des abords du Lac Tchad où on
a pu retrouver de nombreuses chroniques en Arabe dont les plus significatives
sont celles rédigées par l'Imam Ahmadou Ibn Fakouah sous le règne d'Idris
Alaama. On peut aussi citer les manuscrits sur le royaume Wandala des Mandara et
sur les royaumes peuls de l'Adamaoua écrit en Ajami. Les sources en Afrique sont
surtout mal distribuées par période et par région.
2/ Les sources orales.
« La tradition orale apparaît comme le conservatoire et le vecteur du capital de
création socioculturelle accumulée par les peuples réputés sans écritures : un
vrai musée vivant. La parole historique constitue un fil de toile bien fragile
pour remonter les couloirs obscures du labyrinthe du temps. Chaque fois que l'un
disparaît, c'est une fibre de ce fil qui se rompt. C'est littéralement un
fragment du paysage qui devient souterrain. Or la tradition orale est de loin la
source historique, la plus nourrie de la sève de l'authenticité. La tradition
habille de chair et de couleurs, elle irrigue de sang le squelette du passé »
disait en toute honnêteté Joseph Ki- zerbo. « La bouche du vieillard sent
mauvais mais c'est elle qui dit des choses bonnes à entendre » concluait-il.
Compte tenu des difficultés à prouver et à interpréter les sources écrites, la
tradition orale a été mise en exergue par les mémoires collectives des peuples
africains. On peut dire que les civilisations africaines sont principalement des
civilisations de l'oralité. C'est ce qu'exprime Amadou Hampâté Bâ dans un
article intitulé La parole, mémoire vivante de l'Afrique, in Courrier de
l'UNESCO, Août Septembre 1978 :
« Qui dit tradition en histoire africaine, dit tradition orale. Nulle tentative
de pénétrer l'histoire et l'âme des peuples africains ne saurait être valable si
elle ne s'appuie sur cet héritage de connaissances de tous ordres patiemment
transmis de bouches à oreilles et de maîtres à disciples à travers les âges. »
En effet, ces connaissances sont nombreuses, ésotériques mais aussi
pharmacologiques et concernent les institutions et les grands évènements du
passé. Un historien Français après un long séjour au Sénégal, SAINVILLE disait :
« Les traditions orales comportent des récits, des généalogies, des serments,
des formules sacrées, des rites d'initiation, etc... » Camara LAYE appelait les
détenteurs de la tradition orale « les maîtres de la parole. » Dans les sociétés
Soudano-sahéliennes on les appelle les griots. Et dans l'espace Beti, Bulu,
Fang, ce sont les joueurs de Mvêt. Avec l'accession des pays africains à
l'indépendance, plus de crédits ont été donnés à la tradition orale et les
travaux du Belge Juan VANSINA ont été déterminants en ce qui concerne les
régions du Grand Lac. D'autres historiens à l'instar de Amadou Hampâté Bâ, de
Léonard SAINVILLE, Boubou HAMA, Cheikh Anta DIOP, Théophile OBENGA, Tierno
MOTIABA ont montré la valeur de la tradition orale. Et Amadou Hampâté Bâ a
expliqué dans La parole, mémoire vivante de l'Afrique, tout le sens de
l'appréciation de la tradition orale. Il a essayé de lever le doute qui pesait
sur elle en disant : « Tout le problème pour certains chercheurs, est de savoir
si l'on peut accorder à l'oralité la même confiance qu'à l'écrit pour témoigner
des choses du passé. A notre avis, le problème est ainsi mal posé. Le
témoignage, qu'il soit écrit ou oral, n'est finalement qu'un témoignage humain
et vaut ce que vaut l'homme. Ce qui est en cause derrière le témoignage lui-même
c'est donc la valeur de la chaîne de transmission à laquelle l'homme se
rattache, la fidélité de la mémoire individuelle et collective et le prix
attaché à la vérité dans une société donnée. En un mot le lien de l'homme avec
la parole. Or c'est dans les sociétés orales que non seulement la fonction de la
parole est la plus développée mais que ce lien entre l'homme et sa parole est le
plus fort. Là où l'écrit n'existe pas, l'homme est lié à sa parole. Il est
engagé par elle. Il est sa parole et sa parole témoigne de ce qu'il est. La
cohésion même de la société repose sur la valeur et le respect de la parole. »
La parole a donc une fonction morale fondamentale et souvent un caractère sacré
lié à son origine divine où forces occultes déposées en elle. La parole est
aussi un agent magique qu'on manie avec une grande prudence. De nombreux
facteurs à la fois religieux, magiques et sociaux ont donc pour but d'aider à la
transmission de la parole ou bien de la tradition orale de manière fidèle. Voici
pourquoi nous procèderons par collecte aux paroles des anciens Massa.
3/ L' ARCHEOLOGIE
Elle est fondamentale à la connaissance des séquences les plus anciennes de
l'histoire des peuples africains et elle occupe une place de choix. A ce propos
Joseph Ki zerbo écrit : « Des témoins muets révélés par l'archéologie sont
souvent plus éloquents encore que les témoins de service que constituent les
auteurs de certaines chroniques. L'archéologie a déjà bien mérité de l'histoire
africaine par ses précieuses découvertes... Le langage des trouvailles
archéologiques a par nature quelques choses d'objectifs et d'irrécusables. » Il
n'est pas facile d'effectuer des fouilles dans certaines régions du contient, en
forêt par exemple, où le bois est facilement détruit par les termites. Il y a
aussi l'acidité du sol.
4/ LA LINGUISTIQUE
Elle est l'étude de la structure de la langue à trois niveaux, à savoir
phonologique, morphologique et syntaxique. La linguistique comparée tient une
place importante dans la méthodologie historique car elle nous permet de trouver
les relations entre les différentes langues afin de remonter aux origines des
langues africaines. On pourrait relever quelques incidences phonétiques et
sémiotiques.
5/ LES AUTRES SOURCES ET TECHNIQUES
Sous cet angle, nous nous focaliserons sur la géographie, la botanique, la
toponymie, l'ethnographie, la religion, la musique, l'art plastique,
l'agriculture et l'élevage.
Cet ouvrage monographique se donne comme principal objectif de ramener la
véritable vérité sur l'identité massa à la communauté dans son ensemble d'une
part en explicitant son rapport au temps à l'espace et à la langue, et d'autre
part il s'agira de transmettre ses valeurs positives pour une sérieuse prise de
conscience et une éducation à la citoyenneté des plus exemplaires. Un livre
comme celui-ci doit pouvoir être une arme pour les uns et une thérapeutique pour
les autres. C'est à ce prix que ma satisfaction sera grandement complète.
PLAN
INTRODUCTION GENERALE.
I- IDENTITE MASSA DES ORIGINES A 1884.
1- Des origines Massa au carrefour des civilisations sahariennes.
2- Des civilisations sahariennes aux rives du Logone
3- La vie administrative des clans
4- Les relations socioculturelles.
II- DE 1884 A L' INDEPENDANCE.
1- La pénétration coloniale.
2- L'éducation ou l'école nouvelle.
3- La vie religieuse.
4- La vie socioculturelle.
5- Autres migrations Massa.
III- DES INDEPENDANCES A NOS JOURS.
1- La gestion politique du Cameroun
2- Le rôle des élites Massa.
3- Les populations villageoises.
4- Les population des villes.
5- La vie magico-religieuse.
6- Montée des sentiments d'individualisme et de division.
7- Le problème des minorités.
8- Relation sous-regionale : Tupuri, Musgum, Kéra
IV- APPROCHE IDENTITAIRE COMPAREE
1- Approche linguistique.
2- Approche culturel ou rites initiatiques.
3- Approche historique et politique.
4- L'impact des autres sources et techniques.
5- L'unité : Impératif pour un développement durable.
CONCLUSION.
